21/06/2010

Une ambiance "refuge" pour fêter le centenaire

Impossible de prendre en défaut la fidélité des amis du refuge Jean Collet. Malgré le brouillard(*) et une pluie ininterrompue, nous sommes plus de cinquante ce samedi 19 juin 2010 pour fêter le centième anniversaire de sa construction.


Pas question donc de s'installer sur la magnifique plate-forme en belvédère, et tout le monde se réfugie à l'intérieur où Claude Blanc-Coquant, maire de Sainte-Agnès, prend bientôt la parole pour souhaiter la bienvenue et exprimer son attachement de toujours au refuge Jean Collet, un attachement qu'il partage avec tous les habitants de la vallée.
Puis c'est Christian Blazy qui évoque au nom de la S.T.D. la construction du refuge et ses transformations successives, les ressituant dans leur contexte historique et dans la longue aventure de la respectable "Société" qu'il a l'honneur de présider.

Blandine et Jean-Marie, gardiens à Jean Collet depuis 1982, expriment à leur tour, avec une grande émotion, tout ce que ce lieu représente pour eux comme pour leurs trois enfants. Ils parlent de l'engagement qui a été le leur tout au long des vingt-six étés qu'ils y ont passé, de leur conviction que Jean Collet est un lieu unique, dominant la ville mais retiré du monde, et qu'il peut conserver son caractère d'abri sommaire tout en apportant aux randonneurs chaleur et réconfort.
Suivent d'émouvants témoignages des vieux fidèles de Jean Collet qui rendent un instant palpables l'âme du refuge et la charge affective accumulée dans ses murs.

Puis chacun donne un coup de main pour dresser le buffet, et la magie du refuge opère :  le verre de l'amitié partagé, on se régale des produits fermiers de Belledonne et du Côte de Brouilly, on rit, on discute, on chante ; on oublie pour quelques heures la pluie et le grésil, les peurs et les soucis. On est là, tous ensemble, et on y est bien.

Profitant d'une accalmie, on sort faire la photo de groupe, chargée, avec le livret édité par la S.T.D., de laisser à la postérité une trace tangible de l'évènement.

Enfin, avant de redescendre, chacun va poser sa pierre sur le cairn du centenaire, édifié à proximité.

Dans la tradition, un cairn (ou Montjoie en français ancien d'après le Petit Larousse) est un monceau de pierres édifié pour marquer un itinéraire ou rappeler un événement important. Empilage souvent sommaire, il est parfois remarquable par sa monumentalité, son esthétique, son agencement.

Celui du centenaire sera une oeuvre collective, sentinelle au bord du sentier, à laquelle chaque visiteur, alpiniste chevronné ou simple promeneur, pourra apporter sa pierre tout au long de l'été, voire lui adjoindre un acolyte.

                   L'ébauche du cairn sous la neige dimanche


Le soir, nous étions encore plus de vingt autour de la table pour déguster la soupe à l'oignon de Jean-Marie et le civet de lapin de Blandine.



Quant au projet de veillée en extérieur autour d'un feu de camp géant visible de la vallée, il s'est finalement transformé en veillée au coin du feu, où l'on s'est appliqué, des heures durant, à écorcher les chansons de Hugues Auffray, de Brel, de Brassens et de tous les autres, au son de l'accordéon et du violon.

Nous n'étions pas pressés, les projets d'excursion du lendemain étant "à l'eau", ou plutôt sous la neige puisque toute la nuit et toute la journée de dimanche, elle tomba drue pour draper la montagne dans son habit d'hiver.


* Belledonne, de Chamrousse aux Sept Laux, est un massif réputé pour son brouillard. Ses habitants savent pourtant qu'il n'y a, le plus souvent, que de la brume. Et quelle est la différence entre brume et brouillard direz-vous? Ici on dit : "si tu vois ta main, ce n'est que de la brume".

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